LE POUVOIR D’UNE COMPLICITE.

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Depuis qu'ils s'étaient rencontrés Mady et Marc partageaient la même passion artistique.
Certes, ils avaient une vie bien distincte :
Mady était mariée et maman de deux adolescents et Marc ne vivait que pour son métier.
Ils aimaient se retrouver autour d’une table pour écrire soit un récit imaginaire, 
soit un fait divers qu'ils souhaitaient approfondir.
 Ils s’étonnaient eux-mêmes de cette facilité d’être toujours sur la même longueur d’onde.
 Ensemble, ils avaient vécu les bons et les mauvais moments qu'une vie peut nous infliger. 

Mady avait une maman qui vivait seule et qui comptait sur elle, journellement.

Marc l'avait souvent mit en garde en lui disant que le jour où la séparation définitive arriverait, 
il redoutait le pire pour l’équilibre de son amie. 
Hélas, ce jour là arriva sans que Marc soit à ses côtés. 
Sa vie professionnelle l'avait obligé à quitter la région. Quand Mady annonça la douloureuse nouvelle,
 il lui dit qu’il lui était impossible de faire le trajet pour être près d’elle, 
mais qu'à l'heure des funérailles, il serait en communion avec elle.

Entourée de sa famille, Mady fut très courageuse pour affronter cette pénible séparation.

A l’église et au cimetière, elle se sentait sereine et elle ressentait cette présence invisible dont son ami lui avait parlé.

Le lendemain, Marc téléphona à Mady pour prendre de ses nouvelles.
 Il lui précisa que de 14 h30 à 16h, il était resté dans une église, près de chez lui, pour suivre par la pensée,
 le déroulement de la cérémonie de l'église au cimetière.
 A ce moment, elle réalisa que leur complicité avait encore fonctionné, même à distance.
 Des larmes coulèrent sur ses joues entre le chagrin et le bonheur d’avoir un ami aussi fidèle. 
La Providence fait bien les choses.

 Mais pour la percevoir, il faut un petit plus qui s’appelle : l’amitié. 

                 

 

Maud