Par
mon métier, je peux me vanter d’être une mère de
famille nombreuse.
Hélas, mes enfants ne m’appartiennent qu’à moitié.
Je pense à eux, même quand ils sont loin des mes yeux,
par une copie ou le souvenir d’une mimique.
Eux,
je ne sais pas peut-être me maudissent-ils plus qu’ils
ne m’aiment.
Ils ne comprennent pas encore, je leur pardonne.
Mais,
quand moi, j’aurai quitté ma fonction, ils se
rappelleront, peut-être, et diront :
“Je
dois tout à l’enseignement que j’ai reçu”.
Et, à ce moment, si mon nom leur revient en mémoire,
je serai fière, même si je ne l’entends pas, d’avoir
rempli ma mission.
Oui,
institutrice, c’est ma profession.
Maud
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