Sur une antenne de
radio libre, une chanson était programmée 2 à 3 fois par
jour.
L’animateur annonçait son nom, le titre de la chanson, il
précisait que c’était la « coqueluche »des
discothèques de la région, sans aucun autre détail.
La mélodie était un slow et les paroles romantiques, à
souhait.
Un jour en
passant devant un magasin d’électroménager, j’eus la
surprise de voir le disque qui portait le titre de la chanson
et la photo du chanteur, il était beau comme un dieu et son
visage était en harmonie avec sa voix.
J’avais du mal à détacher mon regard de la photo, au bout
de 5 minutes, j’avais imprimé dans ma tête les moindres détails
de la pochette et il me tardais de retourner écouter la
chanson où maintenant je pourrais associer le visage.
Le lendemain
soir, sur une autre radio, l’animateur annonça :
« Nous
allons faire un jeu, je vais envoyer une chanson sur
l’antenne et la première personne qui trouve le titre de la
chanson et le nom de l’interprète gagnera son 45 tours. »
A la première
note, je reconnu cette chanson qui commençait à être
« la rengaine » de la F.M.
Je composais
vite le numéro de la station et à l’autre bout du fil, une
voix masculine me dire « bonsoir » et je lui dit
que je téléphonais pour le jeu, il me demanda :
« Vous
aimez cette chanson ? », je lui répondis :
« oui » en ajoutant :
« Depuis
hier, j’ai vu son visage et dire qu’il est de la région.
Malheureusement, je ne fréquente pas les discothèques, je
n’ai donc aucune chance de le rencontrer !
Si un jour, je croise un beau jeune homme avec un costume gris
en skaï, une chemise rouge et une cravate noire, il n’aura
pas besoin de chanter, ce sera lui et j’irai lui dire
« bonjour ».
Le standardiste
me dit :
« Vous
êtes une auditrice très sympathique, je vous signale que
vous méritez le 45 tours. Demain, je peux vous l’apporter
moi-même à votre domicile, habituellement, je ne le fais
pas, mais vous m’avez ému et c’est avec plaisir que je
vous remettrai ce cadeau de la station ».
Je lui précisais
mon adresse et en me disant :
« À
demain », il ajouta :
« Quand
vous ouvrirez votre porte, vous me reconnaîtrez j’aurai un
costume gris en skaï, une chemise rouge et une cravate noire ».
A ce moment, je ne sais plus ce que j’ai dit à cause de
l’émotion, mais la nuit fut longue jusqu’au lendemain où
mon idole apparut comme dans un conte de fée.
Pendant 8
ans, j'ai partagé sa vie de chanteur en le suivant dans ses
galas et aussi sa vie familiale puisque j'ai eu le plaisir de
lui garder son bébé, pour soulager sa charmante petite épouse.
Vingt cinq ans ont
passé, nos destins nous ont séparé, mais dans une petite
boite, précieusement, j’ai gardé un petit bout de sa veste
en skaï¨et mille souvenirs qui n' appartiennent qu’à nous !
Maud
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