Chapitre 5


***

GENS QUI PLEURENT… GENS QUI RIENT.  

La matinée de ce premier jour, s'écoula au rythme du programme concocter par notre brillant animateur et ponctuée par de nombreux appels téléphoniques plus éloquents les uns des autres. A midi, Serge vint le féliciter pour sa prestation, en n'oubliant pas de lui dire :

“A demain, même heure.” Content de lui et le cœur léger, Yves quitta le studio. En chemin, il s’arrêta pour acheter un transistor à sa grand-mère. Il était fier de pouvoir lui annoncer que son rêve d’enfant se réalisait. En le voyant si radieux, la grand-mère lui dit :

“Je suis contente pour toi, mon petit; je t’écouterai quand tu parleras dans le poste; mais n'oublie pas ton travail à la cordonnerie celui qui te permet de manger et te vêtir. Yves la rassura en lui disant :

“Ne t’en fais pas, mémé; de ce pas, je vais parler à mon patron pour avoir des horaire plus souples”. En prenant congé, il pensait bien que ce ne serait pas facile de concilier ses deux activités. En arrivant à la cordonnerie, il fut accueillit chaleureusement par son patron qui avait écouté le programme de son employé. Là où il fut plus réticent, c’est quand Yves aborda le sujet de son nouvel horaire pour rester disponible tous les matins. Son patron lui dit :

“Tu n’auras plus qu’un demi-salaire et je ne te donne pas un mois pour être accaparé à 100 pour 100 par ta passion, réfléchis !”

Le cordonnier avait vu juste, notre ami fut vite prit dans le tourbillon de son succès. En plus de son rôle d’animateur, il avait pris la responsabilité commerciale et devait aussi faire face à tous les appels téléphonique liés à son succès.

Une annexe fut créée au centre -ville pour donner à ceux qui le souhaitaient le plaisir de voir tour à tour l’équipe de R.C.V. C’est là qu’Yves connut la plupart de ses admiratrices. Certaines voulaient obtenir un petit supplément de la part de leur animateur favori, Yves se contentait de leur offrir un verre de soda pris au bar ou à la terrasse de L’ ESPLANADE. D'autres manifestaient leurs enthousiasmes par courrier, avec des lettres parfumées ou des cartes fantaisies et bien d'autres gadgets plus surprenants les uns des autres. Ceci était nouveau pour Yves, lui qui n’avait jamais eut l'habitude d’être gâté.

Bientôt, Yves fut sollicité pour des animations commerciales qui prirent le pas sur le temps qu’il consacrait à l’antenne, pour la plus grande joie de ses admiratrices qui pouvaient le voir sur un podium et participer à la sélection des disques.

Pendant ce temps, chez elle, une femme continuait à enregistrer chaque parole prononcée par cette voix qui l'avait fascinée depuis le premier jour.

Au bout de deux mois, après avoir longtemps hésité, elle aussi décida à lui envoyer une petite carte pour le 19 Mai, jour où l’on fête St Yves. Le texte était sobre, plein d’ encouragements destinés à l'animateur: il devait continuer à faire rêver les auditrices. La correspondante précisait qu’elle était maman au foyer avec deux garçons qui écoutaient ses programmes du mercredi réservés aux jeunes, puisque il était leur” tonton”. La signature: Maud DUARIG, oui, cette femme : c’est moi!

Dès le lendemain, je compris que mon message lui était bien parvenu. Dans son programme, il avait inséré :”La fille du juke-box.”, mon message avait été bien capté... Un fluide était passé entre nous! Après son “au revoir” à l’antenne, je me hasardais à faire le numéro de la station pour avoir le plaisir de le remercier et entendre sa voix, rien que pour moi. A la fin de la sonnerie, j’ entendis dans mon écouteur :

“Yves Roger, j’écoute!”

Prise par l'émotion, j’eus du mal à trouver mes mots pour lui dire :

“C’est Maud, je viens vous remercier pour votre petit clin d’œil avec la chanson de Claude”.

“Il me répondit avec une gentillesse extrême :

“C’est tout à fait normal, chère Maud, de faire plaisir quand on reçoit soi-même un si agréable courrier. De toutes, c’est votre lettre qui m’a le plus ému à la pensée d’être écouté aussi assidûment. Merci pour votre poème composé avec mon prénom… Quelle imagination! Quand je pense que vous faites tout cela en écoutant la radio et en préparant le repas de votre famille! Vous êtes formidable. Mille bravos, mille mercis. Je vous promets de penser chaque jour à vous dans mon programme. Ce sera mon fil rouge, notre petit secret. Si cela est possible, ne vous gênez pas pour passer à l’ annexe; je m'y rends une ou deux fois par semaine, j’aimerais avoir le plaisir de vous rencontrer. A bientôt, Maud.”

Cette conversation me redonna de l'optimisme. La routine du quotidien le fait perdre souvent dans la vie.

Après ce premier contact, il y en eut beaucoup d'autres, de plus en plus rapprochés, de plus en plus empressés. Je souhaitais tant ”connaître” cette voix. Un mercredi, mes garçons eurent le privilège de participer à une émission où ils étaient les invités de “Tonton Moutard.” Deux heures d’antenne où chansons et dialogues se mêlaient sur le présent, l’avenir, tous les ingrédients pour passer un agréable moment. Le souvenir de cette journée est immortalisé par une cassette. A leur retour du studio, Fabien et Ludovic furent bombardés de questions sur le physique de leur “tonton”! Je demandai :

Est-il blond, brun, petit, grand? Mes fils me répondirent :

“ Il est normal, gentil, simple et vingt ans… à peine!”

Une sensation de malaise s’empara de moi: pourquoi cette attirance pour une voix aussi jeune?

Je pensais :”Que doit-il penser de moi, maintenant qu’il a vu mes deux adolescents?”

Je tentais plusieurs fois une approche par l’intermédiaire de l’annexe, mais je n’eus jamais la chance de voir l’animateur. Toutes les fois que je m’y rendais, les animatrices étaient déçues pour moi. Elles me rassuraient en me disait qu’Yves était toujours content de recevoir mon courrier. Ceci dura jusqu’en juillet. Mais à partir du 14, quel fut mon étonnement de ne pas entendre ce ”bonjour” qui m’était devenu si familier! Je mis ce silence sur le compte du jour férié, mais les autres qui suivirent furent pareils. Le 22, pourtant, j’aurais été heureuse d’écouter une chanson avec ce petit sous-entendu qui voulait dire :

“Maud, c’est pour toi !”

En début d’après-midi, je pris la décision d’aller à l’annexe pour avoir des explications sur ce silence! C’est la charmante standardiste Rosette qui était de permanence. Quand elle me vit, elle me sourit et me dit :

“Vous venez parce que vous vous êtes aperçue que votre “chou chou” n’était plus à l’antenne. Si vous étiez venue hier vous l’auriez croisé; il a récupéré ses dernières affaires personnelles.» Étonnée, je lui demandais :

“Vous voulez dire que vous quitter définitivement R. C. V.?”

“Oui, Maud, hélas, vous n’entendrez plus jamais notre ami sur les ondes” me répondit tristement Rosette. Aussitôt, je répondis:

“Moi non plus, vous ne me verrez plus, je n’écrirais plus car R.C.V. sans Yves, ce n’est plus R.C.V!”

Au moment de partir, me voyant vraiment ennuyée, la jeune fille me tendit un papier où elle venait de griffonner un numéro de téléphone.

“Si vous voulez l’appeler, Yves vous dira peut-être ce qui c’est passé avec Serge. Je compte sur votre discrétion, car là ce n’est pas à l’animateur que vous aller parler, Yves Rongier est très différent. Je ne sais pas comment il va réagir à votre appel! Bonne chance, sachez que toute l’équipe vous aime bien à travers vos messages de sympathie.”

En quittant cet endroit qui pour moi avait été si féerique au fil des rencontres, les pensées se bousculaient dans ma tête: Pourquoi Serge avait-il laissé partir un si bon animateur? Comment allais-je engager la conversation pour ne pas paraître trop indiscrète? Rosette m’avait un peu effrayée en me parlant du caractère aussi changeant de Yves. Arrivée à la maison, j’hésitai à faire ce numéro qui me rapprocherait de cette voix. Elle me manquait tant! Hésitante, je laissais passer un jour, puis deux, trois. Impatiente, le 26 au matin, après avoir respiré bien fort, je fis les huit chiffres qui me séparaient de lui. Au bout d’une interminable sonnerie, j’entendis une voix féminine me demander :

“Es-ce que votre appel est urgent? car j’ai la ”consigne” de ne lui passer que les messages importants ?”

En reprenant mon souffle, je pus dire :

“Je suis Maud, à l’Annexe, Rosette m’a gentiment donné le numéro pour prendre des nouvelles de l’animateur que tout le monde réclame!

Pendant que je me présentais, j’entendis dans l’écouteur :

“Maud, je ne connais pas de Maud !”

“Si, Yves, je suis la maman de Fabien et Ludo que vous avez reçus à votre émission .”

“Ah oui! la dame qui m’envoyait de si jolis poèmes; merci de prendre la peine de me téléphoner. Cette coquine de Rosette vous avait donné mon numéro personnel, j'espère que c’est une exception, je ne veux plus avoir de contact avec ce qui me rappellera le 103. Pour vous, c’est différent. Je voulais toujours vous rencontrer, puisque nous n’avons jamais eu le plaisir de nous voir en ville, maintenant que je suis libre, je pourrais me rendre à votre domicile. Je serai content de revoir vos garçons et votre mari. Prenons rendez-vous pour... demain 11 heures; ça vous convient? je vous promets que je répondrai à toutes vos questions. Merci de votre appel, Maud, et à demain.” En le quittant, j’étais émue et surprise à la fois que si facilement, il exauce mon vœu: pouvoir lui parler en tête à tête.

A midi, quand je mis mon mari au courant de cette prochaine visite, il me sourit et me dit:

“Tu sais que, demain, je ne reviens qu’à 14 heures, tu auras bien du temps pour bavarder avec ton animateur chéri!” Après une nuit blanche, à 7 heures, je pris mon petit déjeuner en vitesse pour pouvoir préparer la documentation que j’avais accumulé pendant quatre mois qui contenait mes écrits sur “Musicalement vôtre”, l’émission “chouchou” des ménagères et les mille et une façons que j’avais trouvé de pouvoir écrire “Yves” par des découpages et des collages. Il avait aussi, le titre des chansons que j’avais eu droit en dédicaces avec les heures de passages et le commentaire de l’animateur qui l’accompagnait. Sur une feuille, j’avais préparé des questions que je désirais lui poser... si j’osais!

Quand la sonnette retentit, en ce 27 juillet 1982, il était 11 heures pile! J’avais préparé mille et une formules pour accueillir mon invité, mais devant lui, ce ne fut qu’un timide “bonjour” qui sortit de ma bouche. Tout en franchissant la porte, lui me dit:

“Enfin, voilà Maud, j’espère que je ne vous déçois pas trop, je n’ai que cette tête!”

Je le fis asseoir à la salle à manger, sans le vouloir il pris la place que mon mari occupe habituellement. Décontracté, il commença à me parler de son départ de la station pour cause d’incompatibilité d’humeur avec son dirigeant. La radio devenant plus commerciale, il fallait changer toute la structure des programmes et Yves n’y avait plus sa place! Ne cherchant pas s’imposer, il avait préféré partir. On parla aussi de ma famille en nous rappelant la matinée avec mes garçons. On aurait dit deux amis qui se retrouvent après une longue séparation. Quand j’ouvris le classeur que je lui avais consacré, il alla d’étonnements en surprises. Jamais on n’avait prit le temps de lui faire autant de plaisirs en faisant attention à sa personne dans ce qu’il était capable d’offrir à travers un micro. Toutes ces discussions, toutes nos occupations, nous amenèrent au moment où mon mari fit son entré. Je fus surprise par cette heure tardive. J’avais complètement oublié le repas. C’est devant un sandwich et une bouteille d’eau minérale que se poursuivit notre conversation qui avait commencé à deux et qui continuait à trois. En le priant de m’excuser pour ce déjeuner frugal, je lui proposai de revenir le soir; il verrait alors les garçons et il pourrait partager le “bœuf Bourguignon” qui était en train de mariner ! Avec un beau sourire, il accepta en répétant jusqu’à la porte d’entrée :

“Merci pour tout, Maud, à 19 heures !”

En refermant la porte derrière mon hôte, je réalisais mal que c’était le même jeune homme qui avait bercé mes matinée sur le 103,et qui aujourd’hui était venu me rendre visite. Je mis tout mon cœur à la préparation du dîner; même mes fils y participèrent pour faire honneur à leur “tonton”. Avec la même ponctualité que le matin, la sonnette retentit à 19h. Avec le même sourire, j’ouvris la porte à notre invité. Il avait un bouquet de fleurs à la main, et en me les offrant, il s’avança jusqu’à la salle à manger, s’installa à la même place et comme un vieil habitué de la maison, il engagea la conversation parlant du temps, de la circulation en ville et surtout de l’actualité cinématographique avec Fabien et Ludo. Tout en buvant l’apéritif, j’amenai la discussion sur les projets de vacances. Yves nous dit que pour se changer les idées, il partait en Bretagne avec sa sœur, la personne qui m’avait répondu au téléphone. Le repas se déroula dans une ambiance très amicale et je me rappelle que mon “St- Honoré” fut bien apprécié par mes gourmands! Avant de repartir, très tard dans la soirée, Yves me promit une jolie carte de l’Océan. A mon tour, je lui dis que, depuis longtemps, je voulais lui écrire une lettre rien qu’avec des titres de chansons. Très sérieusement, il me fit jurer qu’il l’aurait à son retour de vacances. Il était déjà impatient de la lire. En guise de “merci”, il nous dit :

“Votre souvenir est gravé dans ma tête, je vous emmène avec moi. Bravo, Maud pour le repas! Vous êtes formidables!” Regardant, les garçons, il leur dit :

“Vous avez de la chance d’avoir des parents aussi gentils, profitez-en bien et tendant la main à mon mari, il ajouta : ” Rémy, vous avez su trouvez la “perle rare, veinard !”

En refermant la porte, je pensais que cet “au revoir” était un “adieu”. Après la Bretagne... Il nous oublierait! Regardant mon mari, je lui fis remarquer:

“C’est la première fois que tu ne dis rien, quand quelqu’un s’assied à ta place!”

“En effet, me dit-il, je n’ai pas osé le déranger, il avait l’air tellement à son aise!”

La semaine qui suivit fut ensoleillée par l’arrivée de cartes postales des quatre coins de la Bretagne, portant des messages de sympathie et la promesse, au retour, de cadeaux et coquillages. Parmi les messages de sympathie que je lui écrivis, il y en a un qui l’a beaucoup touché, je me permets de l’insérer:

MESSAGE.

Avez- vous pensé au phénomène qui se produit lorsque vous tournez le bouton de votre transistor pour entendre une “voix” présenter une chanson?

Cette “voix” a un prénom que l’on aime retrouver, qui devient amie et que l’on... oublie! Cette “voix” a une vie. Moi, je me

suis penchée sur le miracle de cette “voix” qui avait le pouvoir de faire taire les aspirateurs, les robots ménagers. Le jour où elle a disparue des ondes, j’ai téléphoné à la station. Je voulais savoir : Pourquoi... ce silence? Elle parlait... On l’aimait. Elle se taisait... On l’oubliait! Pas moi! J’ai eu la chance de connaître les yeux de cette “voix” et surtout son cœur. Notre rencontre a un nom : l’amitié. Vous vous demandez sur quelle onde, la retrouver... Il est trop tard pour vous inquiéter!

Message terminé!

Comme promis, le 2 septembre, Yves était à la maison, les bras chargés de paquets. Il m’avait réservé une surprise: le lendemain, il commençait sur une radio dans la plaine du forez; de plus le propriétaire lui proposait une place de “disc-jockey” le samedi soir et le dimanche après-midi, son rêve! Il pouvait dire “au revoir” à la boutique de chaussures! Les émissions étaient publiques, c’est à dire qu’à l’occasion, je pourrais me rendre au studio pour voir mon idole. C’est dans cet univers féerique que Yves reprit du service sur l’antenne avec chaque jour un petit clin d’œil ... Rien que pour moi!

Pendant ses moments de liberté, il passait me dire un petit bonjour et me demander si le programme me plaisait. On se découvrit très vite des points communs:

La façon de retrouver dans les chansons, ce petit peu de soi, la même habitude de noircir les pages d’un cahier avec une phrase ou un poème qui rappelle un événement du quotidien. Nous décidâmes que tous les 27, date de notre rencontre, seraient mémorisés par un poème et une pâtisserie!

Parmi les nombreux 27 que nous avons fêté, voici celui que je lui ai offert avec 27 mots:

27 MOTS POUR UN 27.

« Je souhaite que jamais notre miroir soit brisé, pour que toujours sur ton visage et le mien se reflète l’invisible mais si parfaite image qui s’appelle : l’amitié. »

Un souvenir douloureux nous rapprochait aussi; c’étaient les mauvais moments passés dans les hôpitaux, lui à cause de son accident et moi en raison d’une paralysie qui m’immobilisa pendant cinq ans de ma vie de jeune maman. Je lui fis comprendre que c’est pendant ce temps d’inactivité que j’avais accumulé tant de choses dans ma tête que je n’aurais jamais oser, sans lui, mettre par écrit. Il avait fait se développer en moi, cette envie d’écrire. J’aime lui rappeler cette phrase:

“Tu as participé à ma seconde vie, en faisant «naître»: Mady.

C’est le pseudo qu’il utilisait à la radio, quand il parlait de moi, au cours de ses émissions. De plus, on était satisfait de ses deux prénoms qui pouvaient s’accoler pour former: “Mad Yves” Dans nos conversations à bâtons rompus, un jour, il me demanda quel était mon rêve le plus fou. Je lui répondis :

“Quand je ferme les yeux, je suis au théâtre à côté d’un acteur et je porte une magnifique robe, une de celles que je n’aurai jamais. J’ai l’impression, aussi, d’avoir eu une autre vie, car moi qui ne suis jamais allée au bal, dès que j’entends une valse, je tourne, je vole au milieu des robes à crinolines, tu vois, mes rêves ne se réaliseront jamais .”

“Rassure-toi, tu sais, moi non plus, je ne suis pas à l’aise dans cette vie. Dans mes pensées, je donne des conférences, j’écris des livres, on recherche ma présence, on attend mes conseils. En un mot, je suis utile! Mais, je te promets qu’un jour, je te donnerai une occasion de porter une robe à paillettes. Tu as le droit de rêver, C’est une aide dans les moments de déprime pour refaire surface.  On a le droit d’avoir son petit univers et mon souhait c’est qu’un jour, je puisse réaliser le tien pour te remercier pour tout ce que tu m’apportes.” En entendant ces paroles, je n’avais pas besoin de fermer les yeux pour être sur une autre planète. Pour conclure ce chapitre, je vous offre le premier texte que j’ai envoyé à Yves pour lui montrer à quel point j’aimais le monde de la radio.

Le temps du poème, je suis lui... l’animateur de radio.

«
 A VOUS QUI M’ECOUTEZ SUR VOTRE RADIO AIMEE SACHEZ QUE JE PEUX ME DEDOUBLER.
JE VOUS DISTRAIS TOUTE LA MATINEE, JE SUIS SINCERE QUAND JE DIS QUE JE VOUS AIME.

JE NE CONÇOIS PAS UN JOUR SANS VOUS ENCORE MOINS UNE SEMAINE.
POURTANT, IL ME FAUT QUITTER CETTE PEAU à  LA MI-JOURNEE. ET PAR QUI, PAR QUOI CROYEZ-VOUS QUE JE SOIS SOULAGE?

A LA RADIO JE VIS A TRAVERS MES DISQUES, JE SUIS TOUR A TOUR:

SARDOU, POLNAREFF, ELVIS.

A LA MAISON, SEUL EN FACE DE MOI, JE NE JOUE PLUS, PERSONNE NE M’ATTEND NI NE M’AIME ...NON PLUS. IL FAUT POUR LA LOGIQUE DEUX FACES POUR FAIRE UN DISQUE POUR MOI C’EST PAREIL :

UN COTE OMBRE, UN COTE SOLEIL. VOUS DIRE LEQUEL JE PREFERE

CE SERAIT LE MONDE A L’ENVERS.IL N’EST PAS TOUJOURS FACILE DE CHOISIR :

SAVOIR S’AIMER OU FAIRE PLAISIR. JE DOIS VOUS AVOUER

QUE J’AI BESOIN DES DEUX, ET TANT QUE JE VOUS RENDRAIS HEUREUX.

MOI... JE SERAIS HEUREUX.» 

 

 


MAUD.