La
matinée de ce premier jour, s'écoula au rythme du
programme concocter par notre brillant animateur et ponctuée
par de nombreux appels téléphoniques plus éloquents les
uns des autres. A midi, Serge vint le féliciter pour sa
prestation, en n'oubliant pas de lui dire :
“A
demain, même heure.” Content de lui et le cœur léger,
Yves quitta le studio. En chemin, il s’arrêta pour
acheter un transistor à sa grand-mère. Il était fier de
pouvoir lui annoncer que son rêve d’enfant se réalisait.
En le voyant si radieux, la grand-mère lui dit :
“Je
suis contente pour toi, mon petit; je t’écouterai quand
tu parleras dans le poste; mais n'oublie pas ton travail
à la cordonnerie celui qui te permet de manger et te vêtir.
Yves la rassura en lui disant :
“Ne
t’en fais pas, mémé; de ce pas, je vais parler à mon
patron pour avoir des horaire plus souples”. En prenant
congé, il pensait bien que ce ne serait pas facile de
concilier ses deux activités. En arrivant à la
cordonnerie, il fut accueillit chaleureusement par son
patron qui avait écouté le programme de son employé. Là
où il fut plus réticent, c’est quand Yves aborda le
sujet de son nouvel horaire pour rester disponible tous
les matins. Son patron lui dit :
“Tu
n’auras plus qu’un demi-salaire et je ne te donne pas
un mois pour être accaparé à 100 pour 100 par ta
passion, réfléchis !”
Le
cordonnier avait vu juste, notre ami fut vite prit dans le
tourbillon de son succès. En plus de son rôle
d’animateur, il avait pris la responsabilité
commerciale et devait aussi faire face à tous les appels
téléphonique liés à son succès.
Une
annexe fut créée au centre -ville pour donner à ceux
qui le souhaitaient le plaisir de voir tour à tour l’équipe
de R.C.V. C’est là qu’Yves connut la plupart de ses
admiratrices. Certaines voulaient obtenir un petit supplément
de la part de leur animateur favori, Yves se contentait de
leur offrir un verre de soda pris au bar ou à la terrasse
de L’ ESPLANADE. D'autres manifestaient leurs
enthousiasmes par courrier, avec des lettres parfumées ou
des cartes fantaisies et bien d'autres gadgets plus
surprenants les uns des autres. Ceci était nouveau pour
Yves, lui qui n’avait jamais eut l'habitude d’être gâté.
Bientôt,
Yves fut sollicité pour des animations commerciales qui
prirent le pas sur le temps qu’il consacrait à
l’antenne, pour la plus grande joie de ses admiratrices
qui pouvaient le voir sur un podium et participer à la sélection
des disques.
Pendant
ce temps, chez elle, une femme continuait à enregistrer
chaque parole prononcée par cette voix qui l'avait fascinée
depuis le premier jour.
Au
bout de deux mois, après avoir longtemps hésité, elle
aussi décida à lui envoyer une petite carte pour le 19
Mai, jour où l’on fête St Yves. Le texte était sobre,
plein d’ encouragements destinés à l'animateur: il
devait continuer à faire rêver les auditrices. La
correspondante précisait qu’elle était maman au foyer
avec deux garçons qui écoutaient ses programmes du
mercredi réservés aux jeunes, puisque il était leur”
tonton”. La signature: Maud DUARIG, oui, cette femme :
c’est moi!
Dès
le lendemain, je compris que mon message lui était bien
parvenu. Dans son programme, il avait inséré :”La
fille du juke-box.”, mon message avait été bien capté...
Un fluide était passé entre nous! Après son “au
revoir” à l’antenne, je me hasardais à faire le numéro
de la station pour avoir le plaisir de le remercier et
entendre sa voix, rien que pour moi. A la fin de la
sonnerie, j’ entendis dans mon écouteur :
“Yves
Roger, j’écoute!”
Prise
par l'émotion, j’eus du mal à trouver mes mots pour
lui dire :
“C’est
Maud, je viens vous remercier pour votre petit clin d’œil
avec la chanson de Claude”.
“Il
me répondit avec une gentillesse extrême :
“C’est
tout à fait normal, chère Maud, de faire plaisir quand
on reçoit soi-même un si agréable courrier. De toutes,
c’est votre lettre qui m’a le plus ému à la pensée
d’être écouté aussi assidûment. Merci pour votre poème
composé avec mon prénom… Quelle imagination! Quand je
pense que vous faites tout cela en écoutant la radio et
en préparant le repas de votre famille! Vous êtes
formidable. Mille bravos, mille mercis. Je vous promets de
penser chaque jour à vous dans mon programme. Ce sera mon
fil rouge, notre petit secret. Si cela est possible, ne
vous gênez pas pour passer à l’ annexe; je m'y rends
une ou deux fois par semaine, j’aimerais avoir le
plaisir de vous rencontrer. A bientôt, Maud.”
Cette
conversation me redonna de l'optimisme. La routine du
quotidien le fait perdre souvent dans la vie.
Après
ce premier contact, il y en eut beaucoup d'autres, de plus
en plus rapprochés, de plus en plus empressés. Je
souhaitais tant ”connaître” cette voix. Un mercredi,
mes garçons eurent le privilège de participer à une émission
où ils étaient les invités de “Tonton Moutard.”
Deux heures d’antenne où chansons et dialogues se mêlaient
sur le présent, l’avenir, tous les ingrédients pour
passer un agréable moment. Le souvenir de cette journée
est immortalisé par une cassette. A leur retour du
studio, Fabien et Ludovic furent bombardés de questions
sur le physique de leur “tonton”! Je demandai :
Est-il
blond, brun, petit, grand? Mes fils me répondirent :
“
Il est normal, gentil, simple et vingt ans… à peine!”
Une
sensation de malaise s’empara de moi: pourquoi cette
attirance pour une voix aussi jeune?
Je
pensais :”Que doit-il penser de moi, maintenant qu’il
a vu mes deux adolescents?”
Je
tentais plusieurs fois une approche par l’intermédiaire
de l’annexe, mais je n’eus jamais la chance de voir
l’animateur. Toutes les fois que je m’y rendais, les
animatrices étaient déçues pour moi. Elles me
rassuraient en me disait qu’Yves était toujours content
de recevoir mon courrier. Ceci dura jusqu’en juillet.
Mais à partir du 14, quel fut mon étonnement de ne pas
entendre ce ”bonjour” qui m’était devenu si
familier! Je mis ce silence sur le compte du jour férié,
mais les autres qui suivirent furent pareils. Le 22,
pourtant, j’aurais été heureuse d’écouter une
chanson avec ce petit sous-entendu qui voulait dire :
“Maud,
c’est pour toi !”
En
début d’après-midi, je pris la décision d’aller à
l’annexe pour avoir des explications sur ce silence!
C’est la charmante standardiste Rosette qui était de
permanence. Quand elle me vit, elle me sourit et me dit :
“Vous
venez parce que vous vous êtes aperçue que votre “chou
chou” n’était plus à l’antenne. Si vous étiez
venue hier vous l’auriez croisé; il a récupéré ses
dernières affaires personnelles.» Étonnée, je lui
demandais :
“Vous
voulez dire que vous quitter définitivement R. C. V.?”
“Oui,
Maud, hélas, vous n’entendrez plus jamais notre ami sur
les ondes” me répondit tristement Rosette. Aussitôt,
je répondis:
“Moi
non plus, vous ne me verrez plus, je n’écrirais plus
car R.C.V. sans Yves, ce n’est plus R.C.V!”
Au
moment de partir, me voyant vraiment ennuyée, la jeune
fille me tendit un papier où elle venait de griffonner un
numéro de téléphone.
“Si
vous voulez l’appeler, Yves vous dira peut-être ce qui
c’est passé avec Serge. Je compte sur votre discrétion,
car là ce n’est pas à l’animateur que vous aller
parler, Yves Rongier est très différent. Je ne sais pas
comment il va réagir à votre appel! Bonne chance, sachez
que toute l’équipe vous aime bien à travers vos
messages de sympathie.”
En
quittant cet endroit qui pour moi avait été si féerique
au fil des rencontres, les pensées se bousculaient dans
ma tête: Pourquoi Serge avait-il laissé partir un si bon
animateur? Comment allais-je engager la conversation pour
ne pas paraître trop indiscrète? Rosette m’avait un
peu effrayée en me parlant du caractère aussi changeant
de Yves. Arrivée à la maison, j’hésitai à faire ce
numéro qui me rapprocherait de cette voix. Elle me
manquait tant! Hésitante, je laissais passer un jour,
puis deux, trois. Impatiente, le 26 au matin, après avoir
respiré bien fort, je fis les huit chiffres qui me séparaient
de lui. Au bout d’une interminable sonnerie,
j’entendis une voix féminine me demander :
“Es-ce
que votre appel est urgent? car j’ai la ”consigne”
de ne lui passer que les messages importants ?”
En
reprenant mon souffle, je pus dire :
“Je
suis Maud, à l’Annexe, Rosette m’a gentiment donné
le numéro pour prendre des nouvelles de l’animateur que
tout le monde réclame!
Pendant
que je me présentais, j’entendis dans l’écouteur :
“Maud,
je ne connais pas de Maud !”
“Si,
Yves, je suis la maman de Fabien et Ludo que vous avez reçus
à votre émission .”
“Ah
oui! la dame qui m’envoyait de si jolis poèmes; merci
de prendre la peine de me téléphoner. Cette coquine de
Rosette vous avait donné mon numéro personnel, j'espère
que c’est une exception, je ne veux plus avoir de
contact avec ce qui me rappellera le 103. Pour vous,
c’est différent. Je voulais toujours vous rencontrer,
puisque nous n’avons jamais eu le plaisir de nous voir
en ville, maintenant que je suis libre, je pourrais me
rendre à votre domicile. Je serai content de revoir vos
garçons et votre mari. Prenons rendez-vous pour... demain
11 heures; ça vous convient? je vous promets que je répondrai
à toutes vos questions. Merci de votre appel, Maud, et à
demain.” En le quittant, j’étais émue et surprise à
la fois que si facilement, il exauce mon vœu: pouvoir lui
parler en tête à tête.
A
midi, quand je mis mon mari au courant de cette prochaine
visite, il me sourit et me dit:
“Tu
sais que, demain, je ne reviens qu’à 14 heures, tu
auras bien du temps pour bavarder avec ton animateur chéri!”
Après une nuit blanche, à 7 heures, je pris mon petit déjeuner
en vitesse pour pouvoir préparer la documentation que
j’avais accumulé pendant quatre mois qui contenait mes
écrits sur “Musicalement vôtre”, l’émission
“chouchou” des ménagères et les mille et une façons
que j’avais trouvé de pouvoir écrire “Yves” par
des découpages et des collages. Il avait aussi, le titre
des chansons que j’avais eu droit en dédicaces avec les
heures de passages et le commentaire de l’animateur qui
l’accompagnait. Sur une feuille, j’avais préparé des
questions que je désirais lui poser... si j’osais!
Quand
la sonnette retentit, en ce 27 juillet 1982, il était 11
heures pile! J’avais préparé mille et une formules
pour accueillir mon invité, mais devant lui, ce ne fut
qu’un timide “bonjour” qui sortit de ma bouche. Tout
en franchissant la porte, lui me dit:
“Enfin,
voilà Maud, j’espère que je ne vous déçois pas trop,
je n’ai que cette tête!”
Je
le fis asseoir à la salle à manger, sans le vouloir il
pris la place que mon mari occupe habituellement. Décontracté,
il commença à me parler de son départ de la station
pour cause d’incompatibilité d’humeur avec son
dirigeant. La radio devenant plus commerciale, il fallait
changer toute la structure des programmes et Yves n’y
avait plus sa place! Ne cherchant pas s’imposer, il
avait préféré partir. On parla aussi de ma famille en
nous rappelant la matinée avec mes garçons. On aurait
dit deux amis qui se retrouvent après une longue séparation.
Quand j’ouvris le classeur que je lui avais consacré,
il alla d’étonnements en surprises. Jamais on n’avait
prit le temps de lui faire autant de plaisirs en faisant
attention à sa personne dans ce qu’il était capable
d’offrir à travers un micro. Toutes ces discussions,
toutes nos occupations, nous amenèrent au moment où mon
mari fit son entré. Je fus surprise par cette heure
tardive. J’avais complètement oublié le repas. C’est
devant un sandwich et une bouteille d’eau minérale que
se poursuivit notre conversation qui avait commencé à
deux et qui continuait à trois. En le priant de
m’excuser pour ce déjeuner frugal, je lui proposai de
revenir le soir; il verrait alors les garçons et il
pourrait partager le “bœuf Bourguignon” qui était en
train de mariner ! Avec un beau sourire, il accepta en répétant
jusqu’à la porte d’entrée :
“Merci
pour tout, Maud, à 19 heures !”
En
refermant la porte derrière mon hôte, je réalisais mal
que c’était le même jeune homme qui avait bercé mes
matinée sur le 103,et qui aujourd’hui était venu me
rendre visite. Je mis tout mon cœur à la préparation du
dîner; même mes fils y participèrent pour faire honneur
à leur “tonton”. Avec la même ponctualité que le
matin, la sonnette retentit à 19h. Avec le même sourire,
j’ouvris la porte à notre invité. Il avait un bouquet
de fleurs à la main, et en me les offrant, il s’avança
jusqu’à la salle à manger, s’installa à la même
place et comme un vieil habitué de la maison, il engagea
la conversation parlant du temps, de la circulation en
ville et surtout de l’actualité cinématographique avec
Fabien et Ludo. Tout en buvant l’apéritif, j’amenai
la discussion sur les projets de vacances. Yves nous dit
que pour se changer les idées, il partait en Bretagne
avec sa sœur, la personne qui m’avait répondu au téléphone.
Le repas se déroula dans une ambiance très amicale et je
me rappelle que mon “St- Honoré” fut bien apprécié
par mes gourmands! Avant de repartir, très tard dans la
soirée, Yves me promit une jolie carte de l’Océan. A
mon tour, je lui dis que, depuis longtemps, je voulais lui
écrire une lettre rien qu’avec des titres de chansons.
Très sérieusement, il me fit jurer qu’il l’aurait à
son retour de vacances. Il était déjà impatient de la
lire. En guise de “merci”, il nous dit :
“Votre
souvenir est gravé dans ma tête, je vous emmène avec
moi. Bravo, Maud pour le repas! Vous êtes formidables!”
Regardant, les garçons, il leur dit :
“Vous
avez de la chance d’avoir des parents aussi gentils,
profitez-en bien et tendant la main à mon mari, il ajouta
: ” Rémy, vous avez su trouvez la “perle rare,
veinard !”
En
refermant la porte, je pensais que cet “au revoir” était
un “adieu”. Après la Bretagne... Il nous oublierait!
Regardant mon mari, je lui fis remarquer:
“C’est
la première fois que tu ne dis rien, quand quelqu’un
s’assied à ta place!”
“En
effet, me dit-il, je n’ai pas osé le déranger, il
avait l’air tellement à son aise!”
La
semaine qui suivit fut ensoleillée par l’arrivée de
cartes postales des quatre coins de la Bretagne, portant
des messages de sympathie et la promesse, au retour, de
cadeaux et coquillages. Parmi les messages de sympathie
que je lui écrivis, il y en a un qui l’a beaucoup touché,
je me permets de l’insérer:
MESSAGE.
Avez-
vous pensé au phénomène qui se produit lorsque vous
tournez le bouton de votre transistor pour entendre une
“voix” présenter une chanson?
Cette
“voix” a un prénom que l’on aime retrouver, qui
devient amie et que l’on... oublie! Cette “voix” a
une vie. Moi, je me
suis
penchée sur le miracle de cette “voix” qui avait le
pouvoir de faire taire les aspirateurs, les robots ménagers.
Le jour où elle a disparue des ondes, j’ai téléphoné
à la station. Je voulais savoir : Pourquoi... ce silence?
Elle parlait... On l’aimait. Elle se taisait... On
l’oubliait! Pas moi! J’ai eu la chance de connaître
les yeux de cette “voix” et surtout son cœur. Notre
rencontre a un nom : l’amitié. Vous vous demandez sur
quelle onde, la retrouver... Il est trop tard pour vous
inquiéter!
Message terminé!
Comme
promis, le 2 septembre, Yves était à la maison, les bras
chargés de paquets. Il m’avait réservé une surprise:
le lendemain, il commençait sur une radio dans la plaine
du forez; de plus le propriétaire lui proposait une place
de “disc-jockey” le samedi soir et le dimanche après-midi,
son rêve! Il pouvait dire “au revoir” à la boutique
de chaussures! Les émissions étaient publiques, c’est
à dire qu’à l’occasion, je pourrais me rendre au
studio pour voir mon idole. C’est dans cet univers féerique
que Yves reprit du service sur l’antenne avec chaque
jour un petit clin d’œil ... Rien que pour moi!
Pendant
ses moments de liberté, il passait me dire un petit
bonjour et me demander si le programme me plaisait. On se
découvrit très vite des points communs:
La
façon de retrouver dans les chansons, ce petit peu de
soi, la même habitude de noircir les pages d’un cahier
avec une phrase ou un poème qui rappelle un événement
du quotidien. Nous décidâmes que tous les 27, date de
notre rencontre, seraient mémorisés par un poème et une
pâtisserie!
Parmi
les nombreux 27 que nous avons fêté, voici celui que je
lui ai offert avec 27 mots:
27
MOTS POUR UN 27.
« Je
souhaite que jamais notre miroir soit brisé, pour que
toujours sur ton visage et le mien se reflète
l’invisible mais si parfaite image qui s’appelle :
l’amitié. »
Un
souvenir douloureux nous rapprochait aussi; c’étaient
les mauvais moments passés dans les hôpitaux, lui à
cause de son accident et moi en raison d’une paralysie
qui m’immobilisa pendant cinq ans de ma vie de jeune
maman. Je lui fis comprendre que c’est pendant ce temps
d’inactivité que j’avais accumulé tant de choses
dans ma tête que je n’aurais jamais oser, sans lui,
mettre par écrit. Il avait fait se développer en moi,
cette envie d’écrire. J’aime lui rappeler cette
phrase:
“Tu
as participé à ma seconde vie, en faisant «naître»:
Mady.
C’est
le pseudo qu’il utilisait à la radio, quand il parlait
de moi, au cours de ses émissions. De plus, on était
satisfait de ses deux prénoms qui pouvaient s’accoler
pour former: “Mad Yves” Dans nos conversations à bâtons
rompus, un jour, il me demanda quel était mon rêve le
plus fou. Je lui répondis :
“Quand
je ferme les yeux, je suis au théâtre à côté d’un
acteur et je porte une magnifique robe, une de celles que
je n’aurai jamais. J’ai l’impression, aussi,
d’avoir eu une autre vie, car moi qui ne suis jamais allée
au bal, dès que j’entends une valse, je tourne, je vole
au milieu des robes à crinolines, tu vois, mes rêves ne
se réaliseront jamais .”
“Rassure-toi,
tu sais, moi non plus, je ne suis pas à l’aise dans
cette vie. Dans mes pensées, je donne des conférences,
j’écris des livres, on recherche ma présence, on
attend mes conseils. En un mot, je suis utile! Mais, je te
promets qu’un jour, je te donnerai une occasion de
porter une robe à paillettes. Tu as le droit de rêver,
C’est une aide dans les moments de déprime pour refaire
surface. On a le droit d’avoir son petit univers
et mon souhait c’est qu’un jour, je puisse réaliser
le tien pour te remercier pour tout ce que tu
m’apportes.” En entendant ces paroles, je n’avais
pas besoin de fermer les yeux pour être sur une autre
planète. Pour conclure ce chapitre, je vous offre le
premier texte que j’ai envoyé à Yves pour lui montrer à quel point j’aimais le monde de la radio.
Le
temps du poème, je suis lui... l’animateur de radio.
« A
VOUS QUI M’ECOUTEZ SUR VOTRE RADIO AIMEE SACHEZ QUE JE
PEUX ME DEDOUBLER.
JE VOUS DISTRAIS TOUTE LA MATINEE, JE SUIS SINCERE
QUAND JE DIS QUE JE VOUS AIME.
JE
NE CONÇOIS PAS UN JOUR SANS VOUS ENCORE MOINS UNE
SEMAINE.
POURTANT, IL ME FAUT QUITTER CETTE PEAU à LA
MI-JOURNEE. ET PAR QUI, PAR QUOI CROYEZ-VOUS QUE JE SOIS
SOULAGE?
A
LA RADIO JE VIS A TRAVERS MES DISQUES, JE SUIS TOUR A
TOUR:
SARDOU,
POLNAREFF, ELVIS.
A
LA MAISON, SEUL EN FACE DE MOI, JE NE JOUE PLUS, PERSONNE
NE M’ATTEND NI NE M’AIME ...NON PLUS. IL FAUT POUR LA
LOGIQUE DEUX FACES POUR FAIRE UN DISQUE POUR MOI C’EST
PAREIL :
UN
COTE OMBRE, UN COTE SOLEIL. VOUS DIRE LEQUEL JE PREFERE
CE
SERAIT LE MONDE A L’ENVERS.IL N’EST PAS TOUJOURS
FACILE DE CHOISIR :
SAVOIR
S’AIMER OU FAIRE PLAISIR. JE DOIS VOUS AVOUER
QUE
J’AI BESOIN DES DEUX, ET TANT QUE JE VOUS RENDRAIS
HEUREUX.
MOI...
JE SERAIS HEUREUX.»
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