CE
N’EST QU’UN AU REVOIR.
Les
préparatifs de Noël étaient bien d’actualité, le
jour où je reçus un appel d’Yves. Il me signalait que
sa mère était hospitalisée et me demandait de faire le
nécessaire auprès d’une fleuriste pour lui faire
parvenir un bouquet. Son emploi du temps ne lui
permettait pas
de se rendre à son chevet. C’est elle-même qui avait
éprouvé le désir de le faire prévenir sur son état de
santé. Tout de suite, je me rendis chez le fleuriste et
en suivant les consignes de mon ami,
j’accompagnai le bouquet d’une petite carte, lui
souhaitant de trouver dans ce présent le réconfort nécessaire
pour supporter ses souffrances. La semaine d’après, la
maladie s’étant aggravée la présence du fils était
souhaitée par les frères et sœur.
Yves
quitta donc sa boutique, laissant Tony tout seul au moment
des fêtes, période la plus importante de leurs saisons
commerciales.
C’est
à la maison qu’Yves prit pension pendant son court séjour,
au grand désespoir de sa
sœur qui se sentait une nouvelle fois rejetée.
Les minutes qu’il restait au chevet de sa mère étaient
suffisantes pour entendre ce qu’elle
pensait de lui. Pauline, bien affaiblie, gardait
cependant cette agressivité que
son fils lui
connaissait. Son regard restait toujours aussi froid. Yves
attendait de sa part un semblant de confession pour toutes
ses années loin de lui, mais ce qu’elle laissa entendre
ne méritait pas un pardon. De leur côté, les frangins
voyaient en Yves, le frère qui a réussi et qui pourrait
bien faire un geste pour le confort de leur compte en
banque. Il était vraiment trop tard pour que s’améliorent
les relations fraternelles. Ses meilleurs moments, Yves
les passa avec moi, pouvant se replonger alors dans cette
ambiance qui n’appartenait qu’à nous! Il me dit
combien sa nouvelle vie
était enrichissante en compagnie de Tony. Il s’étonnait
lui-même dans sa fonction commerciale au sein de la
boutique de confiseries.
La
santé de sa mère restant stationnaire, il reprit le
train pour Paris où l’attendait son ami, submergé
par les commandes de fin d’année. En partant, il
me dit:
“Merci
pour tout, encore une fois. C’est sur toi que je peux
compter. Je laisse maman avec sa conscience et sa
souffrance. A
la grâce de DIEU! Je te promets de te donner des
nouvelles, ne te fais pas de soucis pour moi. S’il faut
affronter la blessure
d’une nouvelle “épine”, j’ai appris, à force
d’expériences, le moyen de cicatriser!”
A
la fin de l’année, la vie sur terre se termina pour
Pauline. Selon sa volonté, son corps fut incinéré,
comme si elle avait souhaité tout supprimer de son
passage sur terre. Le faire-part de la crémation ne parut
que le lendemain dans le journal. Au moment où je lisais
l’avis de décès, le
téléphone retentit. Yves, était au bout du fil.
Il me dit :
“Tony
et moi ne pouvions nous accorder qu’un aller-retour en T
G V, pour accompagner maman.
J’estime
avoir fait mon devoir de fils jusqu’au bout! Pardon, de
ne pas être passé chez toi, tu comprendras
qu’avec
les fêtes, c’est notre plus gros moment. Plus que
jamais ton soutien m’est précieux ainsi que celui de ta
famille. Je te promets une visite en février. Tony qui
vous apprécie beaucoup m’accompagnera. Je t’embrasse,
à bientôt.”
Il
fallut attendre
cette période pour avoir les détails qui
suivirent l’enterrement de Pauline. Comme il
le pressentait ses frères et la sœur lui firent
comprendre qu’il devrait s’intéresser davantage aux
problèmes de sa propre famille. Il répondit que désormais,
il ne voulait plus entendre parler ni des dettes ni d’héritage
que cette mort venait d’occasionner! Il demandait
simplement qu’on l’ignore et qu’on lui laisse vivre
sa vie en paix. Il voulait rayer Saint-Germain de la carte
de FRANCE pour n’en garder que l’îlot : DUARIG !
Depuis
cette fin d’année 1996, Yves concentre toute son énergie
au bon fonctionnement de la boutique. Chaque jour lui
apporte un enrichissement nouveau. Sa clientèle qui fait
fréquemment un commentaire aimable sur la présentation
des friandises, pensant qu’il y a une touche féminine
dans l’organisation de la vitrine ou du présentoir. Il
est fier de dire que c’est le savoir et la minutie de
Tony qui donne ce résultat parfait pour l’œil et le
palais. Malgré la distance, moi, je suis tenue au courant
de chaque modification apportée à la présentation selon
la saison : Noël, Pâques ou
la Saint-Valentin : photos à l’appui et échantillons
gourmands me parviennent par courrier. J’associe dans
une même amitié mes deux compères. Quand l’un oublie
de me donner un détail, au téléphone, j’entends un
changement de voix qui complète le récit.
Cet
été, la providence nous a permis de nous réunir pour
une petite semaine. Ensemble, nous avons visité la région
sous la “houlette” de Rémy qui la connaît bien
grâce à ses promenades à vélo. Nous sommes allés de
promenades-pèlerinages en
balades plus ludiques: à la
cueillette de myrtilles, des champignons ou de mûres.
Nous avons fait quelques haltes gastronomiques dans de
pittoresques auberges. Avec l’arrivée de septembre, il
fallut se quitter, la tête pleine de souvenirs. Des
photos sont le témoin de ces beaux jours d’amitié.
Nous
nous sommes promis de renouveler de tels moments heureux
pour entretenir ce merveilleux cercle amical ...
Et
si c’était pour demain!
Voici
le premier texte que j’ai écrit avec des titres de
chansons que les radios locales diffusaient tous les 11
Mars, en hommage à Claude François :
Avant
de partir, tu m’as laissé un message:
“Dis-lui
pour moi!”
J’ai
cherché partout, guettant leur passage:
NINA-NANA,
cette
PAUVRE
PETITE FILLE RICHE,
LA
FILLE DU JUKE-BOX,
BELLE,
BELLE, BELLE
et toutes celles dont
tu disais:
IMMORTELLES...SONT
LES FILLES
.Hélas, aujourd'hui,
LE
TELEPHONE PLEURE,
tu avais raison :
LA
SOLITUDE, C’EST APRES!
Avec
TOI
ET MOI,
il y avait
DU
PAIN ET DU BEURRE.
TU
ES TOUT POUR MOI,
malgré
CETTE
ANNEE-LA
où
UNE
PETITE LARME M’A TRAHIE, quand
tu es parti pour
l’
ALEXANDRIE
ALEXANDRA.
MÊME
SI TU REVENAIS,
tu serais
LE
CHANTEUR MALHEUREUX,
LE
MAL-AIME.
Mais
COMME
D’HABITUDE...
L’AMOUR
VIENT, L’AMOUR VA.
C’EST
LA MÊME CHANSON...mais
tu n’es plus là! Mais,
CE
N’EST QU’UN AU REVOIR!
A suivre
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