LE PARDON


Quand Axel annonça à ses parents qu’il partageait sa vie avec Caroline, les parents furent surpris d’une telle révélation. 
En effet, depuis son retour du service militaire, le jeune homme avait voulu prendre son indépendance, en louant un studio, non loin de la maison de sa famille. 
Et, aujourd’hui, lui qui ne leur avait jamais rien caché, les mettaient devant le fait accompli, en leur imposant la présence d’une fille, simple ouvrière dans un atelier de couture et orpheline, de surcroît!
Surpris, par cette mauvaise réaction, le fils, n’insista pas pour leur présenter sa jeune compagne. 
La jeune fille aurait pourtant été contente de leur apprendre qu’au printemps, un bébé viendra agrandir le cercle familial.
 Malgré deux ou trois autres tentatives, les futurs grands-parents restèrent hostiles à l’idée de faire la connaissance de Caroline. 
C’est comme ça que pendant, sept mois, le jeune couple resta seul pour attendre cet heureux événement ! 
Caroline aurait pourtant été friande de conseils venant de la future Mamie.
 Un geste maternel l’aurait aidé à traverser les moments

De doutes et d’inquiétudes que cause la grossesse ! 
En ce matin du mois de Mars, Axel partit pour son travail. 
Caroline avait passé une mauvaise nuit et après lui avoir promis qu’il rentrerait tôt, il l’a quitta, quand même un peu inquiet. 
La pluie était très forte, quand à onze heures, le téléphone retentit, faisant sursauter Caroline, qui s’était assoupit.
 L’appel venait de l’hôpital où Axel avait été transporté dans un état grave, à la suite d’une sortie de route due à la chaussée glissante. 
Affolée, Caroline appela un taxi et à son arrivée à l’hôpital, elle vit un couple qui se dirigeait vers la même chambre. 
Elle comprit que se ne pouvait être que les parents d’Axel !

Le médecin qui les accompagnait, s’adressait uniquement à la jeune femme en lui disant que l’espoir de guérison était très faible, vu la gravité des blessures. 
Jamais une fois, le regard des parents ne croisa celui de la pauvre future maman pourtant complètement anéantit par le chagrin, n voyant son amour allongé sur le lit, immobile au milieu

De tous ces appareils de survie, Caroline eut à peine la force de l’embrasser, elle lui caressa les cheveux en pleurant et repartit à la recherche d’une chaise. 
Les parents se tenaient debout au pied du lit de leur fils, se soutenant mutuellement.
 Les heures s’égrenaient, sans que personne ne vienne la réconforter.
Elle s’apprêtait à aller chercher une boisson, quand elle vit devant elle, deux silhouettes, ayant reconnu les parents d’Axel, elle comprit à leurs visages, que le pire venait de se produire. Le père dit :

“Notre fils a fini de souffrir, sans reprendre connaissance. Voulez-vous le voir, une dernière fois avec nous, pour lui dire que la douleur nous aura finalement... rapprochés.”

Caroline ne pouvait pas répondre, paralysée par le chagrin et cette approche qu’elle n’imaginait pas dans ces conditions.
 Devant le corps de leur fils, c’est la mère qui dit, en regardant, la jeune femme :

“PARDON, pour cette réticence que nous avons eu envers vous. A partir de cet instant, si vous le voulez, nous voudrions être à vos côtés et vous aider !”

Caroline ne pouvait pas parler, mais elle prit la main que lui tendait sa “belle-mère” et en la serrant très fort, elle se pencha pour embrasser, une dernière fois Axel.

Une semaine plus tard, Caroline mit au monde un adorable bambin de sept livres.
 Autour du berceau, les larmes sont très présentes à la pensée que ce cher trésor ne connaîtra jamais l’affection d’un papa.

Heureusement que tout prêt, se tient un jeune grand-père pour assurer son rôle pour ce “demi-bonheur.”

Maud

 


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dans mon livre d'or