Le droit de naître



 Dans ce joli petit village fleuri venait de s’installer un nouveau docteur. 
La plaque qui indiquait:

Docteur GILBERT attirait tous les habitants de Saint Just.
 C’est Laurence qui fut sa première cliente.
 Elle avait 20 ans et elle venait dire au médecin qu’elle ne voulait pas du bébé qu’elle attendait. 
Quand Laurence fut en face de l’impressionnant monsieur en blouse blanche, l’émotion fut à son comble quand elle vit le poster d’un magnifique bambin qui lui souriait, elle eut le courage de lui dire:

“Ma démarche me fait honte, mais les parents de Rémy ne m’acceptent pas, ils envisagent pour leur fils, un plus riche mariage! 
Moi, je suis seule, mes parents sont morts et je travaille à la ferme de mon ami, pour avoir un toit et manger, un peu!”

Le médecin avait écouté la jeune fille, sans rien dire, ses lunettes en bas du nez pour paraître plus sévère. 
Il lui laissa reprendre son souffle et il dit:

“Je comprends votre situation, mais avant d’entreprendre les démarches pour votre interruption de grossesse, je vous demande d’écouter... Ce récit:

“Si je suis venu me réfugier dans votre village, c’est pour oublier le malheur qui vient de m’arriver. 
Il y a un an, ma femme allait me donner un bébé et mille projets de bonheur s’offraient à nous.
 Le destin allait en décider autrement.
 Un soir, je fus appelé à 30 kilomètres de mon domicile pour un accouchement qui se présentait très mal. 
Je laissai donc ma femme enceinte de 8 mois1/2 seule pendant toute la nuit. 
Sur
le chemin du retour, je pensai à la joie de lui apprendre que je venais d’aider une femme à mettre au monde son poupon de huit livres. 
Mais en ouvrant la porte, je vis mon épouse étendue sur le sol, sans vie, à cause d’ une mauvaise chute et en un instant, je perdais mes deux êtres, les plus chers au monde.”

A l’écoute de ce récit, une larme avait coulée sur la joue de Laurence, elle regarda le docteur et lui dit, en mettant ses mains sur son ventre :

“Seule, je n’aurai pas le courage de continuer ma grossesse, mais si vous me promettez de parler à Rémy, je veux garder mon bébé !” 
Le praticien lui sourit et lui dit:

“Je vous donne rendez-vous vendredi pour faire la connaissance du futur papa, en attendant bon courage et ménagez-vous.” 
Rémy ne se fit pas prier pour accompagner sa compagne. 
Les examens envisageaient la naissance d’un gros garçon et le prénom ne fut pas difficile à trouver en souvenir de son “sauveur”, il s’appellerait: GILBERT.
 De semaines en semaines, on venait se faire soigner de tous les villages alentours pour connaître le gentil docteur dont Laurence avait fait la réputation.

Par un beau jour du mois de mai, Laurence mit au monde son bébé, ce fut l’enfant le plus connu et le plus aimé du village. 
Le jour de son baptême, on célébra aussi le mariage de Laurence et Rémy, parents et amis étaient réunis pour connaître enfin le vrai sens du mot: Bonheur.

                                                          

Maud


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