LE DIADEME


La journée s’annonçait maussade, ce matin-là, quand Julie eut l’idée d’aller voir si elle avait du courrier. 
Des enveloppes administratives, se détachait une carte d’invitation. 
L’expéditeur était le copain de son frère Paul qui les invitait tous les deux, à l’inauguration de son magasin de” prêt à porter”. 
L’émotion de Julie fut égale à sa déception, car jamais, elle ne pourrait se trouver une tenue de bal, avant le samedi, jour de la réception !Heureusement, le même jour, elle eut la visite de son amie Louise qui lui proposa d’aller choisir sa parure, dans sa garde-robe ! 
Avec son métier de mannequin, elle était privilégiée dans ce domaine.
“Ça me fera plaisir, que tu portes une de mes toilettes,” lui dit son amie. 
A ces mots, les yeux de Julie s’illuminèrent. Dans un élan d’amitié, elle prit son amie par la main, pour aller chercher ses habits de rêve. 
Arrivée chez elle, Louise ouvrit sa penderie, ses coffres à bijoux et dit :
“Je te laisse choisir ce que tu veux, surtout ne te gênes pas !”
Julie hésita devant autant de tulle et de soie qui était autour d’elle. 
Elle se décida pour une robe forme “Empire” et prit le diadème qui complétait cette parure impériale. 
Elle remercia son amie en lui promettant de bien prendre soin de ses affaires et de le lui ramener, au plus vite !
Quand Julie apparue dans la salle de bal, aux bras de son frère, elle était resplendissante, comme si une fée l’avait paré d’un seul coup de baguette magique ! 
Pendant trois heures, elle tourna, valsa, passant d’un partenaire à l’autre avec beaucoup de grâce. Elle vivait un vrai conte de fée. 
Ceci, se prolongea très tard, pour son plus grand plaisir.
 De retour chez elle, elle repensa à ces instants inoubliables. 
Au moment de retirer tous ses atours, elle s’approcha de la glace de son armoire et constata qu’elle n’avait plus le diadème ! 
Elle eut l’espoir qu’il soit resté accrocher dans les “frou-frou” de la mousseline, mais il fallut bien qu’elle se rende à l’évidence : le diadème avait disparu.
 Affolée, elle alla frapper à la porte de la chambre de son frère et dans un sanglot, elle lui expliqua sa mésaventure. 
Son frère l’écouta, ému et en lui prenant la main, il lui dit :“Demain, j’irai chez un bijoutier et je ferais refaire le même, Louise ne verra pas la différence.

Va dormir tranquille, petite sœur !” 
Un peu rassurée, Julie regagnait sa chambre en pensant aux différentes possibilités pour pouvoir rembourser son gentil frangin. En se jurant, de ne plus jamais rien... Emprunter ! 
Comme promis, le lendemain matin, Paul et Julie se rendirent chez Cartier et retrouvèrent la copie conforme du bijou. 
Sur le chemin, il décidèrent d’aller directement chez Louise pour rendre la parure. 
Quand Louise vit ses deux amis devant sa porte, elle leur dit :“Il ne fallait pas vous presser pour me ramener, ça. 
Je ne vais pas mettre le diadème pour faire mon ménage ! 
Entrez, je suis impatiente de savoir comment s’est passer votre soirée féerique ! »
Mais Julie avait hâte de repartir pour trouver un petit travail qui dédommagerait Paul des frais causés par son étourderie. 
Quand, Julie et Paul prirent congés, Louise n’avait pas jugé nécessaire de vérifier le paquet que lui ramenait son amie.
C’est par des petits ménages, des “gardes” chez les personnes âgées que pendant six mois, Julie passa ses samedis, dimanches et jours de fêtes pour rembourser son frère. 
Il lui avait bien dit que cela ne pressait pas, mais Julie voulait se débarrasser de cette dette, au plus vite !
Trop prise par son travail, Julie réfléchit que cela faisait six mois que sa mésaventure lui était arrivée et que pendant tout ce temps, elle n’avait pas revu Louise !
C’est en traversant la place de la mairie, qu’un jour, Julie aperçue son amie sur un banc, un landau à la main. 
Surprise, elle s’avança pour la saluer. A la vue de son amie, Louise rosie et lui dit :
“La dernière fois que je t’ai vu, je n’ai pas voulu te parler de cette future naissance, il me fallait le temps de réaliser ce qui m’arrivait ! 
Je suis contente de te présenter : Cassandra.”
En se penchant, pour admirer le bébé, Julie dit à son amie :
“Moi aussi, je t’ai caché quelque chose, lors de notre dernière rencontre.” 
Et, en prenant place sur le banc, confuse, elle continua son récit :“Tu te souviens, dans le paquet qui contenait tes habits de l
a fête, aujourd’hui, je peux te l’avouer, le diadème, ce n’était pas le tien ! 
Je n’ai pas eu le courage de te le dire, ton silence a prouvé que tu ne t’étais pas aperçu de la différence ! 
Si tu ne m’as pas vu depuis six mois, c’est que j’ai travaillé dure pour payer celui que je t’ai remplacé.”
Louise avait écouté son amie, sans l’interrompre, mais le sourire aux lèvres, elle lui répondit :
“Ne me dit pas que tu as mis six mois pour payer ce diadème qui m’a coûté à peine le prix d’un livre de poche ! Tu es la reine des sottes, d’avoir gardé le silence !”
A ces paroles, Julie crut que le sol allait s’ouvrir sous ses pieds. Voyant le désarroi de son amie, Louise l’a prit par le bras pour se diriger à la terrasse d’un salon de thé pour retrouver leur complicité d’autrefois, en évitant de reparler de ce cher bijou.

                                                   

MAUD.

 


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