DEUX AMOURS POUR UN SEUL CŒUR



Quand commence le récit, Gilles a trente ans, il est agent commercial, métier itinérant qui lui permet une vie active, loin des bureaux administratifs. Ses trajets en voiture lui apportent un peu d’évasion et combattent la routine. Sa vie sentimentale est très agitée, il n’a jamais pu se décider entre deux idylles.

Il y a Isabelle qui a 28 ans, démonstratrice dans les grandes surfaces pour les produits ménagers. Ils se sont connus lors d’une quinzaine commerciale. Elle est très tolérante en ce qui concerne ses relations avec Gilles, elle sait qu’avec son métier, leur rapports ne peuvent être qu’en “dents de scie”! Bien sur, elle ignore l’existence de Béatrice dans la vie de son ami. Cette deuxième femme est vraiment l’opposée de la première: Déçue par un amour de jeunesse, elle n’avait jamais plus voulu croire en la sincérité des hommes. Depuis sa rencontre avec Gilles, sa vie avait bien changé et leur différence d’âge était son seul complexe. Pour lui, elle voudrait toujours avoir 25ans, hélas, pour elle, la quarantaine venait de “sonner”. A chaque visite de son ami, c’était un regain de vitalité pour elle, chaque fois, elle découvrait en lui un détail qui lui permettait un amour de plus en plus attachant.

Pour Gilles c’était pareil, cette femme lui apportait un certain équilibre et il redoutait le jour où il faudrait... Choisir.

Un après-midi, une braderie s’organisa dans les rues du centre-ville. Béatrice décida d’y aller faire quelques achats. Parmi les différents stands, Béatrice s’arrêta devant celui d’Isabelle qui vantait les mérites d’un “robot” qui réconciliait les ménagères avec la cuisine. Béa fut étonnée par la démonstration et repartit 15 minutes plus tard avec son appareil-miracle pensant aux bons petits plats qu’elle allait pouvoir faire à Gilles. Isabelle avait proposé à sa cliente de lui faire une démonstration, à son domicile. Notre ménagère accepta et s’est comme ça que deux femmes se trouvèrent réunies sans savoir qu’elle partageait le même amour! Après une soirée des plus amicales, Isabelle laissa Béatrice en se promettant de se revoir autour d’un bon plat préparé par le...Robot et avec son ami. Isabelle précisa qu’avec le métier de son compagnon, elle n’assurait pas sa présence, à cent pour cent. Béatrice attendit avec beaucoup d’impatience, le retour de Gilles pour lui faire part de cette incroyable amitié, née autour d’un robot.

C’est un samedi soir que la “soirée robot” eut lieu. Quand la sonnette retentit, Béatrice ouvrit la porte sur une amie qui était chargée de cadeaux: Fleurs, gâteaux et petits gadgets publicitaires. Béa s’empressa de lui présenter son ami Gilles qui ne manifestèrent pas trop leur étonnement devant la maîtresse de maison. Tout au long de la soirée, l’atmosphère était pesante pour Isabelle et Gilles. Ne se doutant de rien, Béa continua à la perfection, son rôle d’hôtesse. En se quittant, les deux femmes se promettait un appel téléphonique, dès le lendemain. Prétextant, un voyage très tôt pour le jour suivant, Gilles en cachant sa gêne prit aussi congés de son « hôtesse » et alla rejoindre Isabelle, pour une explication. Quand ils se retrouvèrent seuls, la jeune fille, lui dit:

“Je ne voudrais pas être à ta place, pour moi, c’est clair : je ne veux plus de toi dans ma vie et je ne trahirais pas l’amitié qui vient de naître avec Béatrice... pour toi! Je ne lui parlerai jamais de notre aventure, au revoir!” Elle ouvrit la porte et sans un geste, elle l’a referma sur “un” Gilles bien ému!

Au petit matin, notre jeune homme se rendit chez Béatrice pour lui faire part d’un voyage d’affaires imprévu qui pourrait bien se prolonger... plusieurs semaines. Béa ne chercha pas à approfondir cette situation, elle en avait l’habitude, elle lui dit simplement:

“Tes absences me sont de plus en plus pénibles, heureusement que maintenant, j’ai l’amitié d’Isabelle, son réconfort me permettra d’attendre ton retour. Promets-moi beaucoup de messages, ils combleront ton vide.”

Il lui sourit, en regardant ce décor autour de lui qu’il avait tant aimé et qu’il était obligé de laisser, sans rien dire, il embrassa son amie, d’un baiser très tendre, en sachant au fond de lui que c’était le dernier et que son “au revoir” était un Adieu.

 

MAUD DUARIG .

 

 

 


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